Une patience sans fin : Une lourde tâche revient aux personnes désirant s’occuper d’un patient Alzheimer. Au fur et à mesure que la maladie progresse, le malade a besoin de plus en plus d’attention. Finalement, le patient aura besoin de soins 24 heures sur 24.
Le langage corporel : La condition physique et mentale du patient rend plus difficile l’écoute, la compréhension et la parole. Il faudra donc faire preuve d’une patience sans fin. Si une bonne et souple discussion est impossible, montrez tout de même votre intérêt et restez à l’écoute. Le contact visuel est également très important. Le langage corporel ( maintien, expression faciale, intonation, gestes) est d’une grande aide. En faisant face au patient de façon calme et sympathique, vous gagnerez sa confiance. Le plus souvent, vous remarquerez que le patient ne sait plus qui vous êtes.
Les situations pénibles : Il est conseillé d’informer la famille, les amis et les connaissances de la pathologie et de ses développements. De cette façon, les possibles situations pénibles pourront être évitées et les visiteurs pourront se comporter de façon adéquate.
La communication avec les patients Alzheimer a d’autres exigences que la communication avec des personnes en bonne santé. La condition physique et psychologique du malade complique fortement la compréhension, l’écoute et la parole. L’entourage doit donc être très patient.
Les pertes de mémoire est l’un des premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer et l’évolution de la maladie est irréversible. Il est donc inutile de poser des questions au sujet desquelles le patient n’a aucun souvenir. Cela n’engendre que des frustrations et irrite le patient.
Il n’est pas toujours aisé de comprendre le patient lorsqu’il lui est difficile de parler. Il ne termine pas ses phrases et ses amalgames à propos de certains mots compliquent la conversation.
Les informations sont également très vite oubliées par les patients Alzheimer. Il est peut être utile d’écrire certaines choses mais le patient ne comprend pas toujours ce qui est écrit.
Les conversations téléphoniques sont aussi un problème car le malade ne voit pas ses correspondants et ne comprend pas le message.
Quel que soit le problème de communication, n’oubliez pas que le patient comprend souvent plus que ce que l’on pense. Son plus grand handicap est la difficulté à s’exprimer. Quand vous parlez avec le malade, il est important de parler distinctement et d’articuler lentement. les mots compliqués doivent être évités. Utilisez des phrases simples avec le plus possible de termes connus.
Il faut également tenir compte du fait qu’un laps de temps s’écoulera avant qu’une réponse ne puisse être donnée aux questions posées. Même lorsque la conversation est tendue, essayez de montrer au maximum votre intérêt et le fait que vous soyez à l’écoute.
Pour cela, le contact visuel est très important et les gestes peuvent faciliter la conversation. Le langage corporel est souvent plus clair que nous le pensons.
Votre maintien, votre expression faciale et votre intonation sont de bons outils.
En faisant face au patient de façon calme et sympathique, vous gagnerez sa confiance mais tenez compte du fait que le patient Alzheimer ne se souvient souvent plus qui vous êtes. Même si le patient vous a vu la veille, sa mémoire peut lui jouer des tours le jour même.
Pendant une conversation, vous pouvez vous aider de supports tels que des photos de personnes connues ou de membres de la famille. Bien que le patient Alzheimer ne puisse souvent pas se rappeler du nom des personnes, une photo peut parfois l’aider à les reconnaître.
La musique et le contact physique peuvent également être d’une grande aide lors d’une conversation.
Afin d’assurer le confort des patients, toutes sortes de petites règles peuvent être observées dans la maison sans en faire un hôpital. Les objets de grande valeur peuvent être rangés et les tapis peuvent être retirés afin d’éviter tout risque de chute.
Le patient Alzheimer a une moins bonne coordination des muscles et des membres et tombe facilement. Prévoyez donc un espace de mouvement suffisant dans l’habitation. Les objets cassables comme le verre et le mobilier fragile seront retirés. Lorsqu’il marche, les objets familiers aident le patient au sens propre comme au sens figuré.
Les interrupteurs doivent être faciles à trouver afin que le patient n’erre pas dans l’obscurité.
Les appareils comme les fours et les cuisinières sont synomymes de danger. L’une des possibilités est d’enlever les boutons du four.
Les portes et fenêtres doivent être bien fermées car les patients Alzheimer peuvent sortir de la maison et errer sans but dans la rue. Si il y a un risque que le malade se rende dans la rue, vous pouvez le munir d’un bracelet avec son nom, son adresse et le numéro de téléphone de la personne à joindre. De cette façon, les passants peuvent le ramener à la maison ou vous prévenir cette personne par téléphone.
Conservez les produits dangereux comme les produits de nettoyage et les médicaments dans des endroits fermés à clef. Faites de même avec les couteaux et les ciseaux. Les petits objets de couleur vive ne doivent
pas trainer dans la maison car les patients Alzheimer sont attirés par ces objets et risquent de les mettre en bouche.
Les patients qui fument peuvent causer des accidents. Si vous n’arrivez pas à convaincre le patient d’arrêter de fumer – et pour les fumeurs invétérés, c’est impossible – ne le laissez pas se promener avec un briquet ou des allumettes en poche. De cette façon, il devra vous demandez du feu et vous pourrez le surveiller.
Les brûlures à l’eau chaude peuvent également être évitées à l’aide de robinets thermostat bloqués à 38 degrés dans la cuisine et la salle de bain.
Une aide est indispensable pour laisser le patient Alzheimer prendre une douche, un bain ou se brosser les dents. Des poignées supplémentaires peuvent être installées dans la salle de bain afin qu’il puisse s’y tenir, c’est très pratique et le bain doit être muni d’un tapis antidérapant. Laissez l’huile et le bain moussant de côté, la baignoire en devient glissante. Une chaise de douche permet au patient de prendre sa douche assis. Pour cela, une chaise de jardin en plastique peut être utilisée.
Aussi longtemps que le patient est en état de s’habiller, vous devez le laisser faire. Parfois, il aura du mal à choisir ses vêtements ou à s’habiller dans l’ordre. C’est pourquoi il est utile de préparer ses vêtements et de les poser dans l’ordre dans lequel il avait l’habitude de s’habiller.
Remplacez les petits boutons des vêtements par de grands boutons, ils seront plus faciles à fermer. A la place d’une tirette, une bande velcro peut être très utile. Les adaptations sont parfois petites mais peuvent beaucoup faciliter la vie du patient et de son entourage.
Les ceintures, foulards, cravattes et autres accessoires qui peuvent être utilisés à mauvais escient seront retirés de l’armoire de façon définitive.
Le repas quotidien reste un point important dont le patient Alzheimer peut encore profiter. Il vaut mieux se tenir à un schéma régulier car c’est important pour une maladie qui a déjà autant de problèmes avec la notion du temps.
Il est préférable de choisir la cuisine comme place régulière pour les repas. Les objets et les odeurs font déjà référence à la nourriture. Laisser la radio ou la télévision allumée pendant les repas n’est pas conseillé car cela détourne l’attention du malade, l’empêche de mâcher et d’avaler correctement et a pour conséquence une mauvaise digestion.
Faites le nécessaire pour que le patient aille aux toilettes avant le repas, dans le cas contraire, il risque d’être agité à table. Avec une bonne position, un dos droit et la tête légèrement penchée en avant, vous empêcherez qu’il s’étouffe en mangeant.
Contrôlez toujours la température de la nourriture et des boissons, le patient n’a souvent plus de sensation de chaud ou de froid. Vérifiez bien qu’il boive suffisamment car il aura tendance à l’oublier. Afin d’éviter les accidents, ne remplissez pas le verre à ras bord et utilisez une tasse à bec si nécessaire.
Ne donnez pas de couverts en excès : Une cuillère pour la soupe et une fourchette pour le reste de la nourriture dont vous aurez coupé la viande au préalable. Il est préférable d’utiliser une assiette profonde ou un bol pour manger proprement. la couleur de l’assiette est importante. Faites qu’elle se différencie du set de table ou de la table. Limitez le nombre de composants du repas car le patient aura parfois du mal à choisir entre les pommes de terre, les légumes et la viande. Dans les phases ultérieures, il est préférable de donner chaque sorte d’aliment à part et de passer à des aliments mous (purée, yaourt ou nourriture passée au mixer). La plupart du temps, le malade ne mâche pas correctement ou mage trop vite. Préparez de petits morceaux avec lesquels il ne peut pas s’étouffer. Ne mélangez pas les aliments mous et solides car parfois il ne sait pas ce qu’il doit mâcher ou ce qu’il peut avaler immédiatement.
Savoir si un patient Alzheimer peut encore conduire un véhicule est une question difficile qui peut engendrer des conséquences douloureuses. Vous devez tout de même vous demander si il est responsable de le laisser conduire : La diminution de sa vue, de ses capacités de concentration et de sa motricité constituent un danger sur la route.
Une interdiction peut peser lourd sur la personne concernée car la conduite peut signifier sa dernière forme de liberté. De plus, il peut être difficile d’interdire quelque chose à un parent ou à son partenaire même si c’est parfois indispensable.
En Belgique, un chauffeur doit remettre son permis de conduire personnellement, personne ne peut l’y obliger. Le médecin peut le conseiller ou exercer une légère pression envers son patient. En ultime recours, le médecin peut prévenir la police et demander un retrait de permis.
Naturellement, la meilleure solution reste de convaincre le patient de remettre son permis de conduire de façon volontaire.
Dans les dernières phases de la maladie – quand le patient nécessite des soins constants – des mesures de précaution particulières doivent être prises lorque le patient accompagne quelqu’un en voiture. Le sécurité enfants doit être activée et il ne peut pas avoir accès commandes électriques des vitres. Il risque d’y coincer sa tête. Et bien sûr, le patient ne peut jamais rester seul avec la clef sur le contact.
Les patients Alzheimer perdent de plus en plus prise avec la réalité et leur mémoire diminue lentement jusqu’à sa disparition totale. Grâce à des habitudes de vie fixes, vous pouvez garder la mémoire à court terme intacte pendant longtemps. Ce que la personne était auparavant continue d’exister durant la maladie. Une routine fixe lui donnera un sentiment de sécurité.
Pour un patient Alzheimer comme pour un enfant en bas âge, chaque maison est remplie de dangers. Mais il y a une différence : Un enfant apprend vite que le poêle est chaud et qu’il ne faut pas toucher aux boutons de la cuisinière mais un patient Alzheimer l’oublie sans cesse.
Moins vous laissez d’objets traîner, mieux c’est. Faites en sorte qu’il n’y ait pas de câbles au sol, attachés les au mur ou cachez les sous un tapis. Enlever toutes les petites tables, chaises ou tabourets, les babioles et les objets lourds et instables que vous préférez ne pas voir tomber au sol.
Evitez que le malade ne puisse pendre au-dessus de la fenêtre ou du balcon. Installez de petites chainettes afin qu’il puisse pas totalement ouvrir les fenêtres sans aide.
Veillez à ce que le malade ne puisse pas s’enfermer seul dans une chambre. Enlevez toutes les clefs qui ne sont pas absolument nécessaires.
Les escaliers sont des zones à risque surtout lorsque le patient dort à l’étage et doit régulièrement les emprunter. Ne laissez pas le moindre objet derrière l’escalier et fixez le tapis de l’escalier. Veillez à ce qu’une rampe soit présente et installez une grille en haut de l’escalier afin que le malade ne puisse pas descendre de n’importe quelle façon. La grille doit être plus haute qu’une grille pour enfants car il pourrait tomber au-dessus.
La cuisine est sans aucun doute l’endroit le plus dangereux. Les expérimentations culinaires ne seront plus autorisées.
Le gaz, l’électricité, les flammes, les casseroles et les poêles qui chauffent sont des dangers potentiels.
le statistiques démontrent que les plus graves accidents domestiques se produisent dans la cuisine.
Protégez les éléments chauffants.
Diminuez la température maximale de l’eau chaude qui coule au robinet.
Si vous possedez une cuisinière électrique, faites placer un bouton supplémentaire grâce auquel vous pourrez couper le courant ou enclechez la sécurité de la cuisinière quand elle n’est pas employée.
Si vous avez une cuisinière au gaz, vous pouvez couper l’arrivée du gaz après chaque utilisation. Dans le cas contraire, convenez d’une autre sécurité avec la société du gaz.
Des boutons amovibles existent.
Les objets pointus ou tranchants (ciseaux, mixer, couteaux) et les appareils qui donnent de la chaleur (grille-pain, fer à repasser) doivent être rangés sous clef après utilisation.
Collez des aide-mémoires sur les armoires qui contiennent des objets souvent employés : Des étiquettes avec des dessins de pain, verres, assiettes,… donnent au patient la possibilité de retrouver facilement les choses dont il a besoin.
Il peut être nécessaire de placer des poignées sur les côtés des toilettes afin que le patient puisse se tenir pour s’asseoir ou se relever.
Une autre solution est le siège surélevé, de cette façon, le malade est automatiquement assis plus haut. C’est également plus simple pour le soigner et il se relèvera plus facilement que d’un wc ordinaire.
Placez également une chaise percée à côté de son lit afin qu’il ne doive pas quitter sa chambre la nuit. Suite à la diminution de son sens de l’orientation, cela évitera qu’il erre dans la maison la nuit ou qu’il chute de l’escalier.
les outils de jardin, les meubles de jardin précaires et les appareils de barbecue sont dangereux.
Les marches ne peuvent pas être recouvertes de mousse ou avoir une teinte discrète. Il vaut mieux les peindre en couleur et installer un matériel anti-dérapant sur les bords.
Le portes en verre doivent être marquées à l’aide de stickers ou de bandes de couleur à hauteur des yeux. Même les gens en bonne santé se heurtent parfois à des surfaces vitrées avec un risque accru de blessure. Veillez à ce que le patient ne puisse pas s’approcher d’une piscine ou d’un étang. Même si il était un bon nageur, il aura probablement oublié comment il doit faire et risque de se noyer.
Soigner un patient Alzheimer est une responsabilité constante, 24 heures sur 24 qui peut éclipser vos propres besoins physiques et émotionnels. Face à la maladie d’Alzheimer, des émotions conflictuelles peuvent s’accumuler : Chagrin, colère, sentiment de culpabilité, abattement et frustration. La responsabilité et l’isolement dans lequel le soignant peut se retrouver et la perte de sa propre liberté peuvent engendrer beaucoup de stress.
Beaucoup de soignants oublient leur inquiétude concernant leur propre état de santé au profit dune inquétude quant au bien-être du patient. Mais il est très important de consacrer du temps à sa propre santé physique et mentale. Si vous ne faisez pas cela, vous risquez finalement de ne plus pouvoir vous occuper du patient. Chaque soignant a besoin de temps libre. Du temps pour pouvoir se ressourcer émotionellement et physiquement.
Un autre danger qui guette le soignant est l’isolement. Il est essentiel d’avoir des relations sociales en dehors de la maison et de continuer à les entretenir et dans la mesure du possible, continuer à exercer votre propre passe-temps.
Durant la maladie qui dure environ 8 ans, vous perdrez la personne que vous avez si bien connu et recevrez un étranger à sa place. Il faut vous convaincre du fait que le chagrin engendré par cette situation est une réaction normale et compréhensive. A partir du moment où vous réagirez de la bonne manière avec vos propres sentiments, vous serez en meilleure condition pour vous occuper du patient, cette personne que vous aimez tant. C’est pourquoi, il faut bien prendre soin de vous.