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Un nouveau médicament prometteur contre la maladie d’Alzheimer : il ralentit sa progression


Les résultats du médicament font suite à des médicaments similaires antérieurs, dont l’Aduhelm, qui ne se sont toutefois pas révélés suffisamment efficaces pour être admis sur le marché européen des médicaments. Le Lecanemab, qui a également été développé par Biogen et Eisai, semble toutefois être plus efficace et moins susceptible de provoquer des effets secondaires. Il réduit la quantité de peptides amyloïdes dans le cerveau, dont l’accumulation est l’une des principales caractéristiques de la maladie d’Alzheimer.

Le professeur Wim Annaert, du département des neurosciences du Centre de recherche sur le cerveau VIB-KU Leuven et président de notre conseil scientifique, a déclaré : « Tout d’abord, il s’agit d’une nouvelle très encourageante. Les personnes atteintes de démence se détériorent en moyenne d’un point sur une échelle de 14 par an. Le Lecanemab semble donner une amélioration de presque un demi-point, et a donc un effet de ralentissement. Mais il reste à voir si ce ralentissement persiste ou même s’accentue.

Ce qui est très encourageant, c’est que l’on constate une amélioration chez les personnes présentant des symptômes. L’idée initiale selon laquelle il faut commencer à prendre des médicaments des années avant les premiers symptômes ne tient donc pas ici. La « fenêtre » thérapeutique est donc plus large que nous le pensions. Mais nous devons quand même être prudents. Biogen et Eisai ont déjà mis au point un autre médicament contre la maladie d’Alzheimer, l’Aduhelm, qui a suscité une controverse. Le médicament a été approuvé aux États-Unis en juin 2021. Mais dans l’une des deux principales études sur le médicament, rien n’indiquait que le médicament était efficace. « 

Pour le professeur Annaert, le plus important est de savoir comment ce médicament fonctionne :

« On constate enfin une amélioration cognitive basée sur la capture des peptides amyloïdes toxiques du cerveau, confirmant ainsi l’hypothèse de la cascade amyloïde, qu’une multiplication des peptides dans le cerveau est déclencheur de la maladie.

En raison de l’échec successif d’essais cliniques, cette hypothèse avait été remise en question ces dernières années, ce qui a suscité le scepticisme et réduit l’enthousiasme quant à continuer dans cette direction. Le contraire a maintenant été prouvé, et cette percée marque peut-être un tournant dans la recherche clinique et fondamentale sur la maladie d’Alzheimer.  C’est aussi une bonne nouvelle pour plusieurs groupes de recherche en Belgique qui continuent à parier sur cette théorie. »

Bien que les résultats obtenus avec le Lecanemab soient encourageants, le professeur Annaert appelle à la prudence : « De nombreuses recherches devront encore être menées pour comprendre comment le Lecanemab fonctionne et quelle sera son efficacité. En fin de compte, notre objectif est de stopper, voire de prévenir la maladie, et cela peut nécessiter l’utilisation de stratégies qui contrecarrent la production de fragments amyloïdes toxiques à la source. »

Alors, qu’est-ce que cela signifie pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ?

Ce n’est qu’après avoir été examiné par l’Autorité européenne des médicaments que le médicament pourra éventuellement être mis sur le marché en Belgique. Il s’agit d’un processus qui prend un an et demi en moyenne. Cela dépend également de la date à laquelle le médicament est soumis à l’examen et du prix du médicament.  Le médicament Aduhelm précédemment commercialisé par Biogen et Eisai coutait coûtait initialement 56 000 dollars par an. Là encore, il faudra voir pour ce qui concerne le Lecanemab. Aussi, les résultats visibles, ne concernent ici que les personnes présentant des symptômes légers. Pour les personnes au stade avancé de la maladie d’Alzheimer, ce médicament n’est plus efficace.